On voit bien la maison sur la photo et là,
juste derrière la grille en fer forgé,
le verger.
Regarde
l’incendie vert des feuillages,
les grappes qui s’offrent à la main,
les prunes aigres-douces
autour desquelles
tournent les abeilles,
ces étoiles rousses.
Le soleil
de ce feu mois d’août
fait rouler ses billes
le long des troncs ;
celles-ci chutent
en silence
afin qu’un ancien enfant
à l’affût
du moindre trésor
les ramasse.
On pourrait aller plus loin,
bien sûr…
Mais pour que ce songe
se réalise,
que les fruits fondent
dans la gorge
et que le sucre
éclabousse
un peu
l’encolure
de la robe de jadis
après la promenade
dans le papier glacé,
il faut écrire,
écrire encore,
donner un goût
à ce qui n’est plus,
poursuivre en pensée
les senteurs perdues
de la récolte fanée
depuis tant d’années,
porter avec un regard
aigu
les mots à la bouche…
Géraldine Andrée