Publié dans Art-thérapie, écritothérapie, Créavie, Journal créatif, Journal d'instants, Journal de la lumière, L'espace de l'écriture, Méditations pour un rêve, Poésie, Poésie-thérapie

Exercice d’écritothérapie sur la visualisation de ce que l’on veut pour Soi

Il y aura

des opéras au cœur de la nuit et des concerts sous les étoiles ; des villes découvertes au petit matin ; le lever du soleil sur le fleuve du Mississippi ;

un après-midi d’amour dans la chambre bleue qui donne sur le vieux port ; le froissement des voiles et le craquement des mâts dans le vent ; la zébrure scintillante des persiennes sur le mur blanc ;

des tableaux d’étoiles vertes dans l’ombre d’un petit musée ; le silence bourdonnant d’un jardin où entrer ; la balancelle du temps ; la porte d’un poème ;

des pages d’écriture longues comme la vie ; les frôlements d’ailes des idées qui demandent à se déposer au creux de soi pour que l’esprit les voie ; une immense bibliothèque ; un bouquet de fleurs chaque semaine sur la table du salon ;

des visages familiers autour de la petite lampe à pétrole ; les pas aimés sur la terrasse ; le rire d’Alice qui revient de sa promenade ; la perle de lait sur la bouche du nouveau-né ;

la fontaine dont on devine le murmure au début du chemin ; des mots en couleur et des feuilles entrelacées ; des pastels et des soupirs de bonheur ; des parfums acidulés ; des épices ; une vasque au bord de laquelle s’asseoir pour écouter, méditer, respirer ;

de la vivacité ; de la résilience ; de la bonté ; du partage ; la liberté enfin ; la paix que je nomme

Coin d’âme

car je ne crains plus la vague
qui, si je m’avance vers elle,
me hisse sur sa crête
et me fait voler vers son soleil.

Et toi ?

Que visualises-tu de toutes tes sensations pour le faire advenir ?

Tu peux me confier ta liste en commentaires ! Un petit atelier d’artiste peut ainsi être créé en ligne sur ce site d’écritothérapie et nourrir des échanges fructueux pour cette nouvelle année 2024 !

Géraldine Andrée

Publié dans Journal de la lumière, Poésie, Poésie-thérapie

La cause première

Comment as-tu pu passer si longtemps devant le reflet de ton visage dans le miroir sans te voir ?
Comment as-tu pu vivre dans ta peau, en compagnie de tes pensées, de tes sentiments sans te connaître, sans t’habiter ?
Comment as-tu pu être Toi sans le savoir ?
Avec tes yeux, voyage dans le pays du regard de l’Autre !
Avec tes reins, abandonne-toi, le temps d’un rêve, à ta musique secrète !
Avec tes hanches, danse sur la mesure de ton propre poème !
Avec tes jambes, chaloupe comme la vague jusqu’à ton infinie découverte !
Avec tes chevilles, marche vers la prochaine étoile ! Parcours ces mers et ces continents qui t’appartiennent !
Avec tes bras, délie l’écharpe de ta joie et laisse-la flotter dans la lumière en guise de reconnaissance !
Avec tout ton corps, déploie ta liberté !
Fais tinter tes talons sur ta route !
Que ton rire te précède !
Que la force de ta grâce t’entoure comme si tu avais vécu avant ce monde, comme si tu t’étais éveillée à l’aube où toutes les paupières sont encore closes !
Souviens-toi : une cellule t’a permise d’être celle que tu es devenue sans que tu en aies conscience, sans que tu le désires et sans même que tu formules ce désir, dans le silence des origines !
Un noyau étincelant t’attendait comme le cœur d’un astre destiné à naître, dans l’obscure raison de l’Univers !
Alors que tes lèvres n’existaient pas, un souffle t’a fait signe !
Songe à ce miracle quand il te semble que tu es étrangère à cette société dépouillée de sens !
Songe que tu es ta demeure quand ton âme éprouve l’exil !
Songe que si tu es là, c’est qu’une seule cause t’a fait naître !
Une cause première qui te rend pleinement responsable de la manière avec laquelle tu t’acceptes telle que tu es,
incomplète peut-être,
et cependant entière, parfaite :
Être.

Géraldine Andrée
©Jusqu’au noyau
Poèmes inédits,
à paraître

Publié dans Journal de la lumière, Méditations pour un rêve, Un troublant été

J’aime les après-midi d’août

Publié dans Au fil de ma vie, Cahier du matin, Journal d'instants, Journal de la Lorraine, Journal de la lumière, Journal de mon jardin, Journal de nuages, L'alphabet de l'herbe, Le cahier de la vie, Le livre de vie, Méditations pour un rêve, Poésie, Poésie-thérapie, Récit de Vie, Toute petite je

Jouer avec la pluie

Je me souviens comment enfants

nous sortions nous amuser dans le jardin après la pluie

Nous soulevions la mousse du muret

pour pêcher des limaces des escargots

que nous posions sur la ligne de départ

marquée par une branche de coudrier

pour une course à travers la pelouse

Nous faisions la toilette de nos peluches

dans les flaques du sentier

puis nous cueillions des brins d’herbe

des pissenlits encore trempés au soleil

qui étoilaient de leurs étincelles

le cœur en osier de nos paniers

Nous nous disions alors

Voilà la salade de notre déjeuner

à la sauce aigre

-douce

Nous ne nous disions jamais avec regret

en regardant la fenêtre

Zut

Il pleut

car nous savions qu’il nous serait promis

de jouer avec quelques

gouttelettes

et nous étions heureux

Géraldine Andrée

Publié dans écritothérapie, Dialogue avec ma page, Histoire d'écriture, Journal de la lumière, Journal de ma résilience, Récit de Vie

Viens, mon ombre, je t’invite à boire un cappuccino !

Viens, mon ombre, je t’invite à boire un cappuccino chez moi. Il fait beau dans mon salon. 
Assieds-toi juste en face de moi, au soleil.
Qu’as-tu à me dire ? Quels silences ? Quels interdits ? Quels non-dits ?
Confie-moi ce qui te hante.
Raconte-moi ce que tu n’as pu évoquer au bon moment.
Les regrets de l’inaccompli.
Les remords de l’inachevé.
L’inéluctable sentiment qu’il est à jamais trop tard.
Je vais tout noter sur ce cahier blanc.
Cette transparente matinée de printemps est idéale pour les confidences.

Je sais, mon ombre, que toi et moi, nous avons longtemps été ennemies.
Je voulais te laisser sur le seuil et fermer la porte, te laisser pleurer à l’infini, sans te secourir.
Mais aujourd’hui, je souhaite me racheter. Et si nous nous réconcilions ?
Je peux éclairer avec mes yeux toutes tes angoisses, t’apporter mon regard, t’apaiser avec mon souffle.
Ta présence fidèle malgré mes rejets répétés m’a beaucoup appris sur moi-même.
Aujourd’hui, je suis devenue beaucoup plus tolérante et j’accepte que tu me révèles toutes ces parts cachées de moi-même, que tu me désignes ce qui doit être percé à jour et exploré – quels abcès, quelles blessures, quels cauchemars.
Invite-moi, à ton tour, à entrer dans ma douleur en suivant la trace de mes cicatrices intérieures.
Je sais que tu peux remettre sur la table – à côté de ce cappuccino que j’ai bien sucré pour que tu oublies le goût amer de la vie -, les conversations interrompues avec Lui, quelques jours avant qu’il ne meure, tout ce que l’on ne s’est jamais dit et que l’on ne se dira plus, l’essentiel,

ces choses muettes pour toujours 
la dernière promenade où il m’a désigné l’arbre centenaire
et alors j’aurais dû savoir qu’il me désignait l’éternité parce qu’il allait disparaître
mais pourquoi n’ai-je pas respecté ma prémonition obéi à mon instinct

Oui, mon ombre, je vais faire pour toi la liste de tous les j’aurais dû, les actes manqués, les situations condamnées à être irrésolues.
Finalement, j’ai de la chance de t’avoir, mon ombre.
Il est un récit qui m’a profondément marquée dans mon enfance :
L’Homme qui a perdu son ombre d’Adelbert von Chamisso. Ce récit raconte la sombre destinée du héros Peter Schlemihl, qui échange son ombre, sur la requête de l’homme en gris, contre la bourse de Fortunatus. Quel effroi pour Peter condamné à errer sur la terre sans que son double soit projeté sur le sol ! C’était comme s’il était infirme, amputé de lui-même.

Et me reviennent en mémoire ces vacances espagnoles. Alors que j’avance sur le petit sentier qui mène à la mer, tu es projetée, mon ombre, en plus grand sur la pierre ensoleillée. Je comprends ainsi que tu seras l’amie qui m’accompagnera tant que je marcherai, que j’avancerai sur le chemin, que je vivrai.

Toi, mon alliée, tu me montres l’autre côté de moi-même, le reflet de mon passage que je laisse sur toute chose en ce monde. Si tu existes, tu es la preuve que je suis éclairée.
Il m’est impossible d’être uniquement Lumière. Sinon, je serais une scène que des projecteurs éclaireraient pour personne. Je ne peux être uniquement zénitude, beauté, bonté. En effet, la bonté coexiste avec la révolte car la révolte invite à être plus généreux envers soi-même et les autres, en demandant davantage à l’Univers. De même, un rayon de soleil illumine davantage une flaque noire, comme l’écrivait Etty Hillesum, puisqu’il en perce toutes les ténèbres.

La laideur d’une rue au petit matin m’invite à chercher la fleur au-dessus d’une grille. C’est parce que j’ai vu la laideur que je prends davantage conscience de la beauté inhérente à toute chose, pourtant condamnée à la flétrissure.
C’est parce qu’il y a de la lumière que tu existes, mon ombre. La lumière te sculpte, t’effile. Elle me permet de prendre réaliser que, de même que tu t’accroches à mes pas, tu suis le mouvement de ma main sur la page. Tu es là, ineffaçable, inaliénable parce que si tu t’en vas, la clarté disparaît avec toi. C’est toi qui condenses la flamme de la bougie dans l’instant de mon regard.

Aussi, prenons ensemble ce cappuccino, mon ombre.
Et rions avec gratitude de mon erreur qui m’a incitée à te confondre avec la solitude.
En vérité, il n’en est rien,
car c’est grâce à toi que j’existe. 
Chaque matin désormais, je répondrai aux signes que tu me fais.
Et j’écrirai.

Géraldine Andrée

Publié dans Actualité, écritothérapie, C'est ma vie !, Cahier du matin, Ce chemin de Toi à Moi, Dialogue avec ma page, Histoire d'écriture, Journal de la lumière, Le cahier de la vie, Le cahier de mon âme, Le journal des confins

Prends des nouvelles de toi

Chaque matin, au lieu de prendre des nouvelles du monde extérieur, prends des nouvelles de toi sur ton cahier.

  • Au lieu de t’intéresser au bulletin du jour, consacre-toi à ton journal intime. Centre-toi sur ce qui attend de se révéler dans ton cœur : quel miracle ? Quelle vérité ? Quelle prise de conscience ? Quel éclair de lucidité ?
  • Au lieu de te préoccuper de la météorologie, décris ton temps intérieur : S’il pleut, quel chagrin amoncelle ses nuages dans ton esprit ? S’il fait soleil, de quelle joie ou de quel apaisement profites-tu ?
  • Au lieu de t’inquiéter du cours de la Bourse, fais la liste de tes richesses et de tes manques. De quelles ressources spirituelles disposes-tu ? Quelles qualités aurais-tu besoin de développer pour trouver l’équilibre aujourd’hui – rien qu’aujourd’hui et on verra demain – ?
  • Au lieu de t’informer des conflits qui traversent le monde ou ton pays, considère les conflits qui te minent, qui te gâchent la vie. Si tu es assailli par la culpabilité ou le remords, renoue avec toutes les parties de toi en les faisant converser. Retranscris ce dialogue secret sur la page. Tu parviendras, ainsi, à retracer les contours de ton territoire intérieur.
  • Au lieu de te pencher sur la conjoncture actuelle, consigne tous les présents dont tu disposes à cet instant : telle rose qui, en ouvrant sa corolle, fait éclore ton regard ; le reflet du thé où se mire un coin de la fenêtre ; la nouvelle couleur de l’encre de ton stylo…

Intéresse-toi à ton univers avant tout !

Je sais… On peut être tenté, dès le réveil, de consulter ses courriels pour voir si un collègue a répondu à notre mail considéré comme si important. Notre photo postée sur les réseaux sociaux a-t-elle remporté le nombre de likes requis ? Y a-t-il dans la boîte aux lettres le colis depuis longtemps attendu ?

J’ai souffert de cette curiosité compulsive, moi aussi. Mais avec le temps et l’expérience, j’ai appris à privilégier l’écriture de moi à moi, avant de commencer ma journée.

Je laisse la plume voguer vers le blanc pour m’apporter une réponse, née de mon intuition.
Je note tout ce que j’approuve chez moi – inconditionnellement -, y compris mes défauts comme ce bouton au bord de mon menton.
Je m’offre le présent de l’attention portée à moi-même.

Pour résumer, je m’écris des lettres.

En prenant patiemment des nouvelles de moi dans mon journal, je me suis découvert une force insoupçonnée pour affronter ensuite le monde extérieur.

Tant pis si, après m’être écrit une lettre amicale, je ne trouve que des messages publicitaires dans ma boîte mail ; tant pis si mon post n’a récolté aucun J’aime ; tant pis si c’est une facture que je relève à la place de mon cher colis… Tant pis, oui, tant pis car l’écriture m’a donné la conscience d’exister et d’être heureuse indépendamment des conditions extérieures.

Au moins suis-je reine dans le pays de mon âme !

Et l’Univers te fera signe.

En prenant des nouvelles de toi, tu adresses des signes à l’Univers qui, ainsi, parvient à te localiser sur l’océan de la page. Et, de jour en jour, tu apprends à redresser la barre. Un falot t’est envoyé pour te guider un peu plus loin dans ta traversée. Un souffle d’ange dissipe les brouillards. Tu lances de moins en moins d’appels désespérés car tu adresses à cet infini-qui-demeure-d’abord-en-toi des interrogations recevant fidèlement leurs réponses. Tu deviens à la fois le message, le messager et le destinataire. Au-delà d’un monde qui fait rage, tu te fies à la paix de l’univers. Tu reçois des nouvelles de ses cycles, de ses rondes d’étoiles dont tu es le centre.

Enfin ! Te voilà ! Tu es passé de l’autre côté de toi, sur la rive d’où tu t’observes et te conseilles avec bienveillance, respectueux de ta vérité.

Mais quelle est donc cette main qui se tend pour t’aider à franchir la ligne d’arrivée – quand l’ultime phrase affleure le bas de la page – et à aborder la nouvelle journée qui se présente ?

C’est ta plume qui, lors du point final pour ce matin – et ce matin seulement – t’annonce à la lumière.

Maintenant, tu peux vivre tout ce que tu as à vivre car tu as écrit l’essentiel, c’est-à-dire qui tu es aujourd’hui et cela, n’est-ce pas en Soi une bonne nouvelle ?

Géraldine Andrée

Publié dans C'est la Vie !, C'est ma vie !, Collections de l'esprit, Créavie, Grapho-thérapie, Journal d'instants, Journal de la lumière, Journal de ma résilience, Le cahier Blueday, Le cahier de mon âme, Le journal de mes autres vies, Le journal des confins, Le livre de vie, Poésie-thérapie, Un cahier blanc pour mon deuil

Écritothérapie : Métamorphoser la perte

Fais ton inventaire !

Malgré les pertes que t’impose la vie, fais l’inventaire de tout ce qui continue à vivre en toi.

Géraldine Andrée