Dix pensées limitantes au sujet de l’autobiographie

Vous avez l’intention d’écrire une autobiographie ? Hélas ! Souvent, des pensées limitantes viennent entraver ce beau projet. Je vous les expose ici pour vous proposer un autre point de vue, afin de parvenir à vous en libérer.

Conseils pour écrire librement sa vie

Idée 1 : Je n’ai rien d’intéressant à raconter.

Détrompez-vous ! Tout est digne d’être raconté. Une vie est riche de chaque détail… Un rond de lumière sur la table, un papillon qui traverse en souvenir la cuisine de votre Grand-Mère… Certains réalisent une biographie sur la floraison de leur hibiscus et découvrent ainsi que leur vie est rythmée par l’espoir de chaque printemps. Tout fait signe dans un livre de vie, surtout ce qui semble insignifiant.

Idée 2 : Ma vie n’est pas suffisamment riche en événements.

Qui a décrété qu’une biographie ne devait relater que des événements ? Elle peut aussi se faire la chronique d’états d’âme, retracer un cheminement intérieur, une métamorphose psychique. Seul un événement peut constituer le déclencheur de l’écriture. Il en est ainsi de May Sarton qui, après une rupture amoureuse, a rédigé Journal d’une solitude – un livre qui retrace, page après page, l’itinéraire intime d’une guérison.

Idée 3 : Je n’ai pas une bonne mémoire.

Une biographie n’est pas forcément chronologique. Elle peut être thématique. Et les souvenirs se transforment nécessairement avec le temps. De même, la mémoire est sélective. Aussi, faites-lui confiance. Si elle vous restitue le parfum du jasmin de votre enfance, c’est la preuve que ce souvenir est plus important que l’âge que vous aviez alors.

Idée 4 : À quoi bon retourner dans le passé ?

Ce n’est pas nouveau. Le passé nous constitue. Si l’on veut avancer vers l’avenir, il est préférable de comprendre son passé, de restituer l’itinéraire qui nous a menés là, à cette idée de vouloir faire un livre de sa vie. La biographie permet cela. Elle nous enracine pour nous permettre ainsi de mieux déployer notre potentiel. Écrire sur les déterminismes de son passé, c’est écrire l’avenir que l’on souhaite vraiment pour soi.

Idée 5 : Mes proches me disent : « Tu te prends pour une star ! »

La biographie n’est pas l’apanage des gens célèbres. Et heureusement ! Chaque vie est unique ! Chaque vie est précieuse et donc digne de regard et d’intérêt. Qu’y a-t-il de plus intéressant ? Raconter comment on est parvenu à nager dans le champagne ou faire le portrait de son père qui ramenait après sa longue journée de travail dans les champs des pommes de terre dans leur robe d’or ? Je vous laisse choisir entre ces deux images : laquelle est la plus évocatrice, la plus émouvante ?

Idée 6 : Mes proches me disent : « Tu ne vas tout de même pas raconter nos histoires ! »

Pour qui accomplissez-vous ce projet ? Contrairement aux idées reçues, une biographie n’est pas forcément écrite pour autrui. Elle peut aussi être écrite pour soi. Dans ce cas, vous êtes libre de passer certains noms ou certains épisodes impliquant autrui sous silence, de manière à privilégier les détails de votre vie qui vous ont fait évoluer, vibrer, vous… Une biographie peut être écrite comme un journal intime, un livre secret dans lequel vous vous reconnaissez comme dans votre miroir le plus fidèle.

Idée 7 : Je n’ai pas assez de temps !

Le temps, on se le donne. Lorsque l’on a à l’esprit un projet qui nous est cher, on se ménage des plages de disponibilité dans notre quotidien. Faites la liste des activités chronophages qui vous éloignent de votre rêve, qui vous font procrastiner et éliminez-les graduellement de votre emploi du temps. Vous verrez que du temps se libérera miraculeusement pour un entretien avec le biographe.

Idée 8 : Je n’ai pas assez d’argent !

Certes, une biographie coûte cher. Mais à y regarder de près, pas plus cher qu’un voyage aux antipodes ou un séjour Tout-en-Un. Là encore, faites les comptes. Examinez les sommes que vous dépensez dans des achats compulsifs ou futiles. Décidez de les économiser. Rapidement, vous verrez que vos économies ont suffisamment grossi pour un entretien avec l’écrivain-biographe. Tout dépend où vous mettez la priorité dans votre vie. Combien votre rêve vaut-il ? Quelle valeur pensez-vous investir en vous-même ?

Idée 9 : Ce récit n’intéressera personne.

Nul ne peut le savoir. On ne peut jamais présumer de l’avenir d’un livre. Et quand bien même votre récit n’intéresserait personne, c’est le voyage qui est important, non la destination. Cheminer dans son passé, dans sa vie est incroyablement enrichissant et on ne revient jamais le même de ce voyage à travers soi. C’est ce qui importe.

Idée 10 : Et après ?

Laissez quelques pages dans votre livre pour continuer à l’écrire ou pour que ceux qui vous sont chers l’écrivent après vous. Soyez fier de la trace que vous avez laissée, quelle qu’elle soit. Ce livre peut être publié ou rester privé. Peu importe. Laissez quelques pages pour que votre vie continue comme une œuvre à laquelle on vous pourrez toujours apporter une touche de couleur, un mot, une lueur supplémentaire.

Et n’oubliez pas ! On n’écrit qu’une fois son livre de vie dans sa vie ! Alors, libérez-vous de toutes ces pensées limitantes qui pourraient vous empêcher de vivre pleinement cette aventure palpitante !

Géraldine Andrée

Je suis votre écrivain-biographe, Nègres pour Inconnus