Lorsque je ne peux tout contrôler,
que le destin a ses échéances,
lorsque je ne peux rien changer au comportement d’autrui,
que la maladie et la mort ont le dernier mot,
je reviens à la page.
J’y crée des chemins, des jardins,
des poèmes qui annoncent l’aurore
dans le mot Demain.
Je redécouvre mon pouvoir,
ma faculté de détachement
pour suivre, telle la feuille,
l’élan du souffle qui la mène un peu plus loin.
Je cesse de dépendre
des circonstances
pour être heureuse
et, dans le blanc de neige
du papier,
je trouve une rose
en sa floraison
qu’aucune bourrasque n’abrège.
Je sais que le temps de l’encre
m’apporte tous les possibles
et que cet espace
me permet de vivre.
Je puise
dans ce face à face
avec moi-même
de la force,
de l’audace
et je me vois mieux
que dans un miroir,
car j’ai enfin la certitude
que mon âme
accompagne
ma solitude
et elles peuvent bien creuser leur trace,
les rides sur mon visage !
Lorsque je reviens à la page,
que je puise
dans son silence
qui m’accueille
un murmure d’eau vive,
je me sens devenir grande
comme la majuscule
d’une phrase qui commence.
Géraldine Andrée
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