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Si je devais me décrire à quelqu’un…

Proposition quotidienne de rédaction
Comment vous décririez-vous à quelqu’un ?

Je suis toujours surprise, quand les gens font leur autoportrait, de la manière avec laquelle ils se décrivent, c’est-à-dire en assimilant ce qu’ils font à ce qu’ils sont : « Je suis médecin, je suis garagiste, je suis maîtresse d’école, je suis infirmière… ».

Dans ce billet, pour changer l’ordre établi, je vais me décrire par ce que je déteste et ce que j’aime.

Je Déteste

  • Mettre des sandales et être surprise par l’orage. L’eau des trottoirs qui charrie ses saletés mouille mes pieds, quelle horreur !
  • Le crissement d’un sachet de pop-corn quand je regarde un film. Exaspérant !
  • Le bourdonnement de la tondeuse du voisin qui entre dans ma lecture
  • Une fleur qui s’incline un peu plus chaque matin avant de se faner
  • Quand toute la louche de pâtes se déverse dans mon assiette. Je me dis alors : Zut ! Il faudra que je me pèse demain !
  • Mon croque-monsieur que je me faisais une joie de savourer brûlé dans la poêle
  • La couronne du cône glacé qui tombe dans mon décolleté
  • Un sourire qui en dit trop sans rien révéler
  • Des collants que j’ai payés très cher, hélas filés au bout d’une journée
  • Une araignée qui s’échappe d’une couverture
  • Un mauvais horoscope pour la semaine car cela me gâche d’avance cette semaine et la veille du week-end, je pense que l’horoscope avait raison

J’Aime

  • Partir à l’aube dans le soleil d’une rue majorquine pour aller m’acheter mon parfum à la rose de Givenchy
  • Écrire jusqu’au cœur du silence qui me fait entendre le battement de mon cœur
  • Quand c’est le soleil qui se charge d’entourer les mots de ma page. Je laisse ainsi à la lumière le soin de sélectionner l’essentiel
  • Prendre un long bain. Et lorsque l’eau refroidit, rajouter de l’eau chaude tandis que je lève mon livre pour ne pas le mouiller
  • La tempête qui cogne contre le velux pendant ce bain
  • Allumer la lampe, laisser infuser le thé pendant que je mange un pancake au miel
  • Les courgettes… Et encore les courgettes… Sous toutes les formes… Gratinées, en purée, en ratatouille, en rondelles
  • Un chien qui croque une carotte
  • Un poème bref qui me laisse grande impression
  • Voir le soleil se coucher à Damas et rencontrer la première étoile
  • Attendre l’amant dans un petit café tandis qu’il commence à neiger. Et me dire qu’Il s’annoncera par la trace de ses pas

Toutes ces listes ne sont pas exhaustives…

On pourra dire tout ce que l’on veut de moi : sensuelle, impatiente, trop gourmande, peut-être même avide… de vie surtout…

Je suis un peu tout cela et rien de tout cela à la fois.
Je suis, c’est Tout.
Et lorsque des gens veulent écrire leur vie avec ma plume, je les invite à être à la fois ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas, changeants comme l’instant, mouvants comme les ombres de leurs mains.

Géraldine Andrée

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Épilogue comme ultime noyau de pêche

J’aurais souhaité vous dire
que j’ai écrit ces poèmes
en une lunaison

Mais il n’en est rien
Pour tout vous dire
j’ai écrit ces poèmes

par une nuit
de pleine
lune

où je n’ai dormi
qu’une seule
heure

pour ensuite
reprendre
ma plume

et pour qu’à l’heure
où le noyau
de la lune

disparaît
derrière les brumes
de l’aube

qui l’enveloppent
mon premier poème
apparaisse

dans votre Newsletter
et ainsi de suite
jusqu’au vingt-huitième

jour
de Juillet
Je vous remercie

pour votre patience
votre fidélité
et je vous pardonne

pour votre lassitude
Encore un noyau
de pêche

Peut-être
ai-je
perdu

certains lecteurs
en route
Il faut dire

qu’ils furent
plutôt
durs

ces noyaux
Acceptez-les
je vous en prie

comme ils sont
prenez-les
comme les noyaux

des fruits
de la vie
et cueillez-les

sur ce site
au gré
de votre humeur

un par un
ou à foison
car nous faisons

tous
partie
sur cette terre

de la même
récolte
Bien à vous

Géraldine Andrée

PS : Et
Milles mercis à ma psy de cœur et d’écriture créative Rupi Kaur
de m’avoir montré
ce qu’était a peach stone
dans son livre Healing Through Words.

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Ce noyau en moi

Ce noyau en moi
C’est lui que je dois toucher
connaître
découvrir

cœur d’or
pépite de lumière
étoile vibrante
pétale d’astre

déposé
par un souffle
inconnu
sur cette terre

ce noyau qui existait
bien avant ma naissance
recouvert ensuite
par les peaux de l’identité

les couches de la persona
les écorces de l’éducation
et qui repartira
vers là où il est venu

roulant parmi les météorites
suivant l’accélération
de l’hélice
de l’univers

ce noyau
d’où viennent
vérités perceptions
intuitions poèmes

ce noyau
que j’ai souvent ignoré
mais qui était toujours
présent

qui est
à cet instant
où j’écris
ce noyau

me préparant
à devenir fruit
au cœur
de la vie

Géraldine Andrée

Publié dans Poésie-thérapie, Récit de Vie

Noyau de pêche 44

Ils m’ont enlevé
chacun
une peau
morte
un peu
de mon écorce
les amis
les ennemis
les amants
la famille
par amour
ou par haine
tous
ceux
qui m’ont abandonnée
sciemment
ou qui m’ont quittée
sans le faire
exprès
les morts
comme
les vivants
Mille
mercis
à eux
car maintenant
je sais
que j’ai

un noyau

Géraldine Andrée

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Jouer avec la pluie

Je me souviens comment enfants

nous sortions nous amuser dans le jardin après la pluie

Nous soulevions la mousse du muret

pour pêcher des limaces des escargots

que nous posions sur la ligne de départ

marquée par une branche de coudrier

pour une course à travers la pelouse

Nous faisions la toilette de nos peluches

dans les flaques du sentier

puis nous cueillions des brins d’herbe

des pissenlits encore trempés au soleil

qui étoilaient de leurs étincelles

le cœur en osier de nos paniers

Nous nous disions alors

Voilà la salade de notre déjeuner

à la sauce aigre

-douce

Nous ne nous disions jamais avec regret

en regardant la fenêtre

Zut

Il pleut

car nous savions qu’il nous serait promis

de jouer avec quelques

gouttelettes

et nous étions heureux

Géraldine Andrée