Bienvenue sur mon site d'écrivain biographe, de biographe familiale, d'écrivain privé, de coach littéraire et d'écritothérapeute en Lorraine, en France et ailleurs ! Vois comme elle est belle, mon ami, la Vie ainsi écrite !
Peut-être que le grand passage ne se dit pas, mais se vit…
On a beau décrire le grand passage avec tous les mots possibles et imaginables rien ne dit le mystère de l’embouchure qui se franchit
Le grand passage est vécu dans un silence inéluctable pour ceux qui demeurent puisque nul ne revient d’un voyage qui se passe de toute histoire et de toute parole
Se contenter d’écrire avec le mouvement de son doigt dans le jour transparent un seul mot
Envol
peut-être même si ce mot diffère en son sens du frétillement d’un oiseau ou d’un papillon à la fenêtre car personne ne connaît les ailes qui emportent dans l’espace celui qui passe ou alors écrire tout simplement
Point
avec le frêle souffle d’une virgule qui le soutient juste en dessous afin que quelqu’un d’entre nous puisse rêver à des bras de mer ouverts de l’autre côté
Mais quelle est donc cette force magique de l’écriture ? Découvrons-le ensemble dans le cadre d’un atelier que je vous proposerai à la Bibliothèque de la Société d’Etudes Psychiques, 1 ter Place de la Neuvième Division de l’Infanterie Coloniale 54000 Nancy, le 05 janvier 2019, de 14 heures à 17 heures.
Le samedi 05 janvier 2019, lors de la première causerie à la Bibliothèque, je vous parlerai du pouvoir spirituel de l’écriture.
Au moment d’écrire cet article, je me suis interrogée : vais-je employer « Elle » ou « Je » ?
Et je me suis dit que j’allais me présenter moi-même puisque j’écris les articles de ce site.
De cette façon, j’instaurerai un contact plus proche avec vous, lecteurs et futurs auteurs.
Qui suis-je ?
J’écris depuis l’enfance.
Je tenais à l’âge de sept ans un cahier orange dans lequel j’écrivais des poèmes illustrés de dessins.
J’aimais associer lettres et mots aux couleurs. Très tôt, j’ai relié l’écriture à la créativité.
Quand je me promenais ou que je faisais de la bicyclette, je m’inventais des histoires.
Je sais depuis longtemps que la créativité est mouvement. L’écriture, par l’élan de la main sur la page, initie ce mouvement.
Adolescente, j’ai commencé à tenir un journal. J’aimais entendre le tintement de sa petite clé dorée lorsque je l’ouvrais. Il me semblait que j’entrais dans ma maison. Et j’insisterai bien lors de ma causerie sur la dimension intime de l’écriture.
J’en ai écrit depuis, des cahiers. Des cahiers Clairefontaine aux cahiers de moleskine noire, dits « carnets d’Hemingway » en passant par les cahiers à spirale, les blocs de dessin – car l’écriture est aussi dessin, je vous le montrerai.
Un matin, j’ai relu l’une de ces anciennes pages et j’ai découvert avec surprise que l’un de mes voeux – que je décrivais au présent, comme s’il s’était déjà réalisé avec sa lumière, ses couleurs, ses bruits, ses textures, ses odeurs – avait été exaucé.
Par quelle force magique ? Par quelle prière ? C’est ce dont je vous parlerai pendant ma causerie.
L’écriture est devenue de plus en plus présente dans ma vie, au point de devenir impérieuse nécessité.
Très vite, en plus du métier de voix et de transmission que j’exerce – puisque je suis professeur de Lettres -, j’ai senti que je pouvais aider les autres par l’écriture. J’ai donc suivi une formation d’écrivain public-biographe. J’ai souhaité prêter mes mots à d’autres et, encore une fois, ce rêve m’a appelée puisque j’ai écrit des récits de vie pour des proches, des amis.
L’écriture ne m’a jamais quittée. C’est une vie dans ma vie, une seconde peau. Certes, elle m’a permis de me montrer – j’ai en effet obtenu des prix littéraires pour mes poèmes et mes textes – mais surtout, elle m’a permis « d’être« , indépendamment de mon environnement. Souvent, elle fut refuge. Souvent, elle m’a sauvée.
Ma causerie du 05 janvier 2019 vous montrera comment elle exerce ce pouvoir salvateur car je suis certaine que tout le monde peut vivre la merveilleuse expérience d’être Soi en écrivant. Tout le monde peut écrire. J’ai d’ailleurs décidé d’en faire une pratique de méditation active, correspondant aux Occidentaux que nous sommes.
Mais quelle est donc cette force magique de l’écriture ?
On réduit dans notre société l’écriture à un pouvoir purement normatif, conventionnel, administratif. Pas étonnant dès lors que beaucoup aient peur d’ouvrir un cahier et d’y inscrire un premier mot – le leur !
Mais l’écriture est bien plus que cette dimension sociale. Elle est souffle, énergie, vibration. Par l’encre qui donne forme aux mots, par le mouvement de la main qui insuffle à la phrase l’élan d’une vague, l’écriture incarne votre rêve de vie ; elle incarne votre rêve dans la Vie !
La première chose à laquelle on pense lorsque l’on se penche sur le pouvoir spirituelde l’écriture est l’écriture automatique. C’est l’un des aspects du pouvoir spiritueldel’écriture mais ce n’est pas le seul. D’ailleurs, l’expression « écriture automatique » est ambiguë et j’éclaircirai cette ambiguïté.
Ecriture intuitive, écriture inspirée… Toutes ces « méthodes » sont en lien avec le pouvoirspirituel de l’écriture. Mais peu importent les noms ! A trop vouloir se focaliser sur le type d’écriture, on passe à côté du miracle qui accompagne le ressenti intérieur provoqué par le voyage du stylo sur la feuille.
Aussi vous donnerai-je plutôt des façons d’ouvrir dans la page blanche cette fenêtre sur vous-même. En convoquant la tenue d’un journal – traditionnel ou ludique, je vous ferai découvrir la méthode du journal créatif initié par Anne-Marie Jobin, art-thérapeute. De même, je vous montrerai comment le calligramme est l’un des chemins qui peut mener à votre Âme, ainsi que le bullet-journal ou la page de visualisation.
Par les pages du Matin – que pratique quotidiennement sa créatrice, Julia Cameron – , vous pourrez prendre conscience que l’écriture est toilette de l’esprit.
Et il vous sera possible d’intégrer ce rituel à la danse, à la musique, à cet espace sacré de non-jugement qu’habite votre Guide, cet Autre Vous-Même !
En effet, pour que l’écriture ait un pouvoir spirituel, il me paraît nécessaire qu’elle soit en lien direct avec ce que nous vivons et ressentons à l’instant où nous écrivons, au moment où le quotidien ne nous a pas encore happés, c’est-à-dire le matin. Et la thérapie des Pages du matin fait partie de ce pouvoir spirituel.
L’écriture est une force maîtrisée qui répond au principe de la loi d’attraction. En dialoguant ainsi sur la page avec toutes vos voix, vous mesurerez combien vous êtes l’auteur… de ce journal, de ce carnet, de l’Oeuvre de Votre Vie !
La causerie se terminera par des exercices d’écriture qui vous étonneront sur vous-même et vous permettront d’être plus tard à votre table votre ami(e) le plus proche, le plus cher, le plus intime.
Je vous invite à venir avec votre plus beau carnet car, ne l’oubliez pas, plus ce carnet est accueillant, plus vous aurez le sentiment, en y écrivant, d’entrer au coeur de chez vous.
Et si cette causerie vous a intéressé(e)s, pourquoi ne pas organiser au cours d’une rencontre ultérieure à la Bibliothèque un atelier d’écriture ? A vous de me dire !
Pour mieux me connaître, je vous invite à vous rendre sur ma page
Un long été qui, même mort, vit encore, dans une mémoire, quelque part… En ce temps, tu n’avais que dix ans.
L’été semblait ne jamais devoir s’achever cette année-là. Les abeilles volaient dans la lumière rousse. Les parfums des chemins se levaient à chaque pas. Le soleil glissait ses rayons dans l’échancrure des maillots de bain et l’eau des fontaines répandait sur les mains sa joie douce. Le jardin nous parlait jusque tard dans la nuit. Chacune de ses paroles était un souffle, une stridulation, un cri de cigale ou de grillon ajoutant sa note à la chaîne des étoiles. Les rires des enfants bourdonnaient aussi naturellement que ces ailes qui annoncent les fleurs de loin. On remplissait les pots de confiture et de miel pour la morte-saison qui paraissait aussi improbable qu’un rêve.
J’ignore encore aujourd’hui le signe qui nous prit en traîtres. Ce ne fut, je crois, ni un regard de regret, ni un sourire d’adieu, encore moins un sanglot, peut-être tout juste une ombre un peu plus longue que d’habitude, un instant de solitude secrète, ou la première goutte de pluie fraîche sur la mèche d’une fillette.
Et encore, rien n’est moins sûr. Alors, comment expliquer cette vilaine froidure qui s’invita avec son linceul sur notre seuil ? Je ne sais. Mais qu’importe !
Quand je me souviens de cet été infini, il me semble que j’ai laissé ouverte la porte de la maison qui n’est plus sur le temps d’aujourd’hui.
Tu avais mis une nouvelle cartouche d’encre à l’imprimante pour mes poèmes futurs que tu ne liras pas que tu n’imprimeras pas car de là-bas ils n’ont nul besoin paraît-il d’être lus pour être connus Ils sont sans cesse annoncés par l’élan des ailes qui traversent la blanche nue C’est ce que je me dis pour me consoler de la belle encre neuve qui attend à jamais dormante sur son ruban
Ecrire sur mon père ou pour mon père ? J’aurai répondu à cette question à la fin de mon livre de Vie !
Cela fait longtemps que je ne suis pas venue sur ce site. Si longtemps qu’il me semble que tous mes posts précédents viennent d’un autre temps et que je relis une étrangère.
Dans la nuit du 11 au 12 novembre, alors que j’avais assisté à une conférence sur cette « frontière invisible » qui nous sépare, nous, vivants, du monde de l’au-delà, mon père est décédé d’un infarctus massif.
Ce décès, je m’y étais préparée depuis de nombreuses années. Mon père est plusieurs fois mort en moi et ce, depuis l’enfance.
Toute ma vie, je l’ai cherché. J’ai cherché son attention, son approbation qu’il était incapable de me donner. Je me suis construite seule. C’est la littérature qui m’a sauvée alors que lui voulait me rendre scientifique. Inapte à exaucer ses désirs, j’ai pensé que je le décevais. C’était plus profond que cela. Il y avait une autre origine que je viens seulement de découvrir. Je l’évoquerai quand j’en aurai la force.
Dans la chambre funéraire, je lui ai parlé longtemps – longtemps. J’entendais tomber la pluie dehors – une pluie violente comme jamais.
Je lui ai demandé en pleurant :
Qu’est-ce que tu m’as fait ?
Ce qu’il m’a fait…
Je me souviens comment il a gâché ma première histoire d’amour, comment il fouillait mes affaires, comment il était possessif et se raccrochait à moi quand je lui échappais, comment il manquait de protection – me laissant partir seule, si seule une veille de Noël, dans une nuit de neige, car il ne pouvait entendre ce que j’avais à lui dire, ainsi qu’à ma mère.
Je me souviens de ses intrusions dans ma chambre de jeune fille parce que je partais le lendemain en Ecosse avec mon amoureux, ses coups pour la moindre désobéissance, l’interdiction qu’il avait fait peser sur moi d’être moi-même.
Il y a eu, bien sûr, quelques bons souvenirs : les feux de septembre quand il fallait brûler toutes les herbes mortes, les promenades dans la fraîche forêt qui bordait la ligne Maginot, son savoir sur le cosmos, les étoiles, les trous noirs et sur le caractère irréversible du temps.
Irréversible.
Je pensais que, dans ses derniers instants, mon père pouvait encore réparer mon enfance, mon abandon de petite fille.
Il est mort sans nous avoir laissé le temps.
Il est mort pendant que j’étais heureuse, que je bavardais avec des amis, que je prenais des notes des nouvelles connaissances spirituelles acquises, que je regardais défiler, comblée, derrière la vitre du train du retour, les lumières de la ville.
Tous mes poèmes, tous mes textes étaient des lettres que je lui envoyais dans le secret du silence.
Mon père est décédé dans la nuit du 11 au 12 novembre.
Plus d’appels réitérés au téléphone, de pas qui traquait mon pas.
Plus de disputes et d’inquiétudes durant de longs mois d’indifférence où, après avoir téléphoné dix fois par jour, il cessait d’appeler car je l’implorais de « me laisser respirer ».
Plus de rêve de réparation qui m’emprisonnait dans une vaine espérance, une inutile attente.
Je suis libre.
Libre et orpheline.
Plus de compte à rendre.
Je n’ai que moi à m’occuper.
J’ai le temps de retrouver l’origine de mon rêve du père idéal, celui que je n’ai jamais eu et que je n’aurai plus jamais en cette vie.
Celui qu’il faut que je cesse de poursuivre car j’ai mon chemin à tracer.
Un chemin de mots et de souffles.
Un chemin de lumière et de vent mêlés.
Un chemin de bleu – outremer de mon encre qui, jour après jour, me mènera à mon pays futur.
Plus de défi.
Plus de cent jours d’objectifs à poursuivre. Mais toute une vie pour me redonner un père intérieur – c’est sûr.
Un père à l’écoute de tous mes murmures.
Mon père est mort d’un infarctus.
Mon nouveau père est mon coeur.
Lui ne me fera pas attendre un jour de neige car il m’aura guidée vers le soleil.
Excusez-moi si je consacre tous mes billets futurs à mon père – le père ancien et le père à venir.
Je veux en faire un livre, une sorte de journal de bord
On a tendance, lorsqu’on se raconte ou qu’on raconte sa vie, à vouloir être le plus précis possible.
Aussi ajoute-t-on des adverbes, des adjectifs, des propositions à profusion :
« Le laurier-rose tout parfumé et qui fleurissait fidèlement à chaque saison me plaisait beaucoup. »
On se charge de la compréhension, de la sensation et de l’émotion du lecteur. On l’envahit de son intention, certes louable, de provoquer son empathie mais, en vérité, on le prive de sa place.
Et pourtant, raconter sa vie, c’est effacer les évocations redondantes, les descriptions inutiles, c’est barrer des mots pour réinstaurer les silences.
Un récit de vie peut commencer ainsi :
« Le jardin est là. »
« Pendant toute mon enfance, le pommier a fleuri. »
« Elles furent belles, les saisons de mon arbre. »
« Ah ! Les parfums du laurier-rose de jadis ! »
En une phrase brève, laisser le lecteur libre de suivre son souffle et son chemin jusqu’à notre univers.
Lui accorder de l’espace, du temps.
Lui offrir son propre rythme.
L’inviter dans nos silences.
Lui faire confiance.
Une écriture dépouillée est un acte de foi envers celui qui la reçoit.
Ou encore, débuter son histoire par une phrase simple qui contient toutes les saveurs, toutes les senteurs, toutes les couleurs d’un pays, telle Karen Blixen qui inaugure ainsi son récit de vie :
« J’avais une ferme en Afrique. »
Un sujet ; un verbe à l’imparfait ; deux compléments essentiels ;
pudique évocation du regret à partir de laquelle le livre d’une vie déploie ses pages dans le présent.
J’ai déposé
ma douleur
sur le seuil
de ta nouvelle
demeure
pour que tu la prennes
dans tes bras
tel un bouquet de fleurs
et qu’elle flamboie à ta fenêtre
comme si c’était
la Joie