Donnez-moi encore
quelques beaux jours
pour faire fleurir
mon poème
Géraldine Andrée
Donnez-moi encore
quelques beaux jours
pour faire fleurir
mon poème
Géraldine Andrée
Ma collaboration pour le Magazine Les Mots Positifs
Créons en ce monde ce qui est en nous et ne nous préoccupons ni du résultat, ni de la réception de ce que nous avons déposé. Au moins, ce que nous aurons fait aura le mérite d’exister pour demain, plus tard – qui sait ?
Géraldine Andrée
À la fin
j’accepte
que mon poème
devienne
un oiseau
détaché
de ma plume
بالنهاية ساقبل أن تصبح قصيدتي عصفوراً منفصلاً عن ريشتي (قلمي)
Tableau : Samoukan Assad, peintre syrien, Digital Art, Lattaquié
Poème : Géraldine Andrée, poétesse lorraine, Nancy
Le plaisir de feuilleter
sur l’étalage d’un bouquiniste
un recueil de poèmes
de Maurice Carême
et de l’emporter
dans la lumière d’avril
en sentant sur mon cœur
son poids dont la légèreté
est celle d’une fleur
Géraldine Andrée
La lumière
de cette fin
de journée
éclaire
le miroir
de ta chambre
Et il me semble
que c’est ta lampe
qui s’est allumée
pour annoncer
ton visage
à mon regard
Telle
est ton absence
traversée
par un rayon
de soleil
qui danse
pour moi seule
dans le reflet
du soir
Géraldine Andrée
Après avoir beaucoup lu et écrit
de poésie,
je suis désormais certaine
que c’est le poème
qui cisèle
la feuille.
Géraldine Andrée
Il est l’heure de fermer les volets sur le sentier qui flamboie encore, la senteur des lavandes et les herbes qui sèment dans le vent leurs fétus d’or.
L’ombre remplit la chambre comme si elle était tombée d’un encrier renversé.
Entre les rainures des persiennes, bat une aile détachée de la lumière.
On a recouvert les lits, vidé les paniers, clos les armoires.
Sous l’ampoule d’une lampe de chevet, tu veux vérifier si tu as tout emporté. La fermeture-éclair de ta valise luit en glissant, tel du vif-argent. Toutes tes robes de soleil semblent grises. Sans doute emmènes-tu vers l’automne quelques grains de sable de l’ultime jour de plage, étoilant en guise de mémoire ton maillot de bain replié sur ses bretelles noires… Tu ne le sauras qu’une fois arrivée là-bas.
Tu me souris tristement :
-Rien ne manque !
Alors, on dépose chaque bagage sur le perron de pierre blanche.
Il suffit d’un tour de clé pour franchir un autre temps.
Mais l’on demeure là, quelques instants,
chacune se demandant peut-être secrètement
comment le rayon du silence
traverse désormais le cœur des fleurs en faïence…
Géraldine Andrée