Bienvenue sur mon site d'écrivain biographe, de biographe familiale, d'écrivain privé, de coach littéraire et d'écritothérapeute en Lorraine, en France et ailleurs ! Vois comme elle est belle, mon ami, la Vie ainsi écrite !
J’écris pour retrouver le murmure de l’eau de mon enfance. J’en ai bien souvenance : il était vif et brillant au soleil, riche de pétales, de brindilles, de branchettes, de feux qu’allumait en lui le reflet du ciel. Parfois, il s’enroulait autour d’une souche puis reprenait sa course entre les lèvres de la rive, toujours plus rapide, toujours plus ivre. Et s’il disparaissait un instant sous un peu de limon ou quelques racines, c’était pour mieux rejaillir et faire signe par des méandres qui se dessinaient sous mon doigt et il me semblait que c’était moi l’artiste. Souvent, la lumière de l’encre qui sèche doucement au soleil me le rappelle mais le silence me prouve qu’il n’est pas encore là. Alors, je recommence. Je recommence.
J’écris pour retrouver le murmure de l’eau de mon enfance.
Tu me dis que tu dois écrire au minimum trois pages aujourd’hui, et que l’on peut remettre à plus tard la promenade sous les feuillages car tes feuilles blanches t’attendent derrière la porte de ta chambre.
Et je te réponds que tu dois vivre
car à quoi bon décrire la joie, si tu t’éloignes des lueurs des abeilles ?
Comment dessiner la trame de ton histoire si tu n’empruntes pas ce sentier qui ondule au soleil ?
Et comment faire grandir tes personnages si tu n’écoutes pas la voix des enfants ?
La cicatrice est un souvenir, une trace de vie anciennement écrite sur la page de la peau.
Il faut en remonter le chemin jusqu’à son origine – une chute à vélo, un coup, un accident, une opération, une brûlure avec une casserole qui bout – pour mesurer combien elle est le signe d’un parcours, voire d’une métamorphose.
Il est aussi des cicatrices invisibles – celles de l’âme – qui provoquent une réaction encore douloureuse et souvent incomprise par l’entourage face à une situation, une image, une odeur, une voix précises.
De telles cicatrices constituent une mémoire gravée dans le corps subtil – qu’importe le nom qu’on lui donne ; astral, éthérique…
(J’imagine mes cicatrices émotionnelles, bordées de blanc ou de rose.)
Personne ne connaît leur existence, sauf celui ou celle qui la porte en soi. Et c’est bien comme cela car la résilience est d’abord intime.
A quoi bon essayer de réduire une cicatrice, de la gommer, de l’effacer, de l’oublier ?
Elle est à jamais destinée à combler une partie blessée de notre Être.
La cicatrice est le témoignage d’une guérison au fil des jours.
J’écris parce que je suis pleine de cicatrices.
Et j’aime, grâce au sang bleu de l’encre, voir s’inscrire les phrases sensibles
sur le grain de la page rencontrant le grain plus épais de ma peau,
là, à cet endroit de ma main qui fut malencontreusement brûlé lorsque j’avais deux ans par un fer à souder, alors que mon père bricolait.
J’ai toujours su qu’il y avait une conjonction entre le souvenir de cette brûlure et l’écriture : c’est la réminiscence de ce traumatisme qui me guide chaque jour vers le contact apaisant de la page du matin.
Géraldine Andrée
Cicatrice… Ecriture de notre vie sur la page de la peau.
Tu me regardes toujours sur la photo, que je me décale à gauche ou à droite, que je reste assise ou que je me lève, que je m’approche ou que je m’éloigne, que je rêve ou que je sois consciente des épreuves de mes veilles, tu me regardes.
Et même lorsque je me tourne vers la fenêtre pour écrire sans te voir, pour ne faire confiance qu’à ma mémoire, tu me regardes à travers ces mots qui brillent dans leur encre noire.
La page est ce cadre où m’apparaît à chaque reflet du jour ton visage. Je n’ai alors
plus le droit de te juger sans égard car il me semble que je vois les choses qui nous entourent
Changer un mot ou deux Sauter plusieurs espaces Laisser un blanc que viendra plus tard combler la juste pensée
Et si l’histoire n’est pas belle pour soi effacer les phrases où s’essoufflent les rêves Gommer les lignes trop droites qu’il faut suivre contre son désir
Oublier si c’est nécessaire tout ce qui a été écrit les jours sans foi et puisque rien vraiment ne s’achève recommencer
à partir de la rature car c’est de la pierre grossière que rejaillit l’infini murmure de la lumière
« Il est peut-être plus pratique, plus confortable – voire plus poétique de mourir jeune et ainsi de ne pas supporter le poids de vieillir. Mais dans ce cas, qui finira ma vie ? Quel être pourra dire qui je suis ? »
Voici les quelques lignes qu’a écrites Marilyn dans ses Carnets.
Et je répondrais à Marilyn :
« Il faut vivre en écrivant, écrire en vivant. C’est en écrivant qu’on finit le beau récit de sa vie, et cette fin signe toujours un commencement. Être sa propre voix qui laissera longtemps sa trace dans le silence qui suivra :
telle est, à mon sens, la Vie achevée. »
Géraldine Andrée
Quelques lignes de Marilyn… Juste un signe pour qu’au-delà de ta Vie on te devine, encore…
Ce message de mon père ce soir obtenu par écriture automatique
Ne sois pas triste il y aura toujours des moments éclos comme des fleurs des champs Je marche parmi elles J’ai toujours aimé la nature et ses murmures J’ai retrouvé mes jambes d’enfant légères sans la douleur de leurs grosses artères bleues le chien noir le jardin d’antan et je t’envoie ces paroles dans le temps
Écris ici que je pense à toi Je veux que mon absence se fasse Joie