Toutes mes pensées
un peu tristes,
je les confie
aux feuilles
car je sais
qu’elles les répéteront
à la brise
pour que celle-ci
en fasse
un immense
chant
de grâce.
Géraldine Andrée
Toutes mes pensées
un peu tristes,
je les confie
aux feuilles
car je sais
qu’elles les répéteront
à la brise
pour que celle-ci
en fasse
un immense
chant
de grâce.
Géraldine Andrée
Le jardin
qui n’existe plus,
depuis longtemps disparu,
m’est revenu.
Je le vois
par la fenêtre
de mon rêve.
Voici
ses cailloux
qui brillent,
son sapin
d’argent
chatouillant
à l’aurore
le ventre
de la lune
qui tremble
dans un rire
silencieux,
les feuilles
dentelées
de sa haie
où la flamme
blanche
et vive
du chat
feu
se faufile,
le buisson
profond
auquel je confie
la tache
de sang
nouveau
tout en bas
de ma robe
à volants,
le sentier
se déhanchant
jusqu’au cordon à linge,
la vigne vierge
qui se constelle
de points roux
à la fin août
quand le vent
se lève,
et la terre
sous le marronnier
où repose
l’abeille
morte
ivre
des senteurs
de toutes
les fleurs.
Le jardin
s’apprête
à revivre
dans la mémoire
de mon songe,
dans le songe
de ma mémoire.
Est-il possible
que les jardins
évanouis
pensent
toujours
à nous
et que ce soient eux
qui gardent le souvenir
de notre enfance
dans le doux
bruissement
de leur souffle
se prolongeant
d’instant en instant
depuis leur ultime
soupir ?
Est-il possible
que ces jardins
éteints
nous redonnent
comme au temps
de leurs fruits
l’immense goût
de vivre ?
Géraldine Andrée
J’avais noté cette destination sur un cahier que j’ai ensuite rangé dans la longue nuit d’un tiroir.
Puis tant d’années ont passé !
Tant de saisons ont semé leurs fleurs, feuilles, gouttes et flocons sur le souvenir de ces quelques lettres à l’encre noire !
Et voilà qu’aujourd’hui,
j’y suis !
Je reconnais de ce pays
le nom que j’avais tracé dans une sorte de désir sans raison
comme un enfant qui s’adresse à son rêve
dans un coin obscur de la maison.
Quelle joie !
Je crois que l’écriture prédestine la Vie
car elle est la marque de la Foi.
Géraldine Andrée
Du jardin qui fut,
il ne reste rien :
pas un pétale,
pas un parfum,
pas une brindille,
pas un brin d’herbe,
pas une feuille,
pas un grain.
Du jardin
qui allume
tous ses feux
dans le matin,
il ne reste rien.
Personne
aujourd’hui
n’a souvenance
du silence
aux pas
de chat
qui écarte
les branchages,
de la blanche
vasque
où tremble
le mirage
des ramures
sans qu’on entende
leur murmure.
Personne ne sait
le vert incendie
de la tonnelle
au mois de juillet,
et la lune
qui pose
son rayon roux
sur les roses d’août.
Qui connaît
encore
ces ombres
d’or
qui s’allongent
à l’heure
où l’on dresse
la table dehors ?
Qui garde
mémoire
des fleurs
rouies
en automne,
dernier éclat
avant l’oubli,
et du givre
qui luit
pour les Fêtes
de toutes
ses paillettes
sur la treille
nue ?
Du jardin feu,
il ne reste rien.
Pas une trace
de l’allée
qui mène
les visiteurs
à La Demeure.
L’asphalte
de la Zone
a tout effacé.
Mais il est
une trace
qui résiste
et qui prouve
que le jardin
existe
dans les songes
tus
de chacun,
ce poème
qui vous invite
à le suivre
jusqu’à
la grille
ouverte
sur le seuil
d’une enfance
qu’une seule
bribe
de souvenir
délivre
du deuil
par la grâce
définitive
d’un soupir…
Géraldine Andrée
Tous droits réservés@2018
L’essentiel est que tu Sois
dans chaque chose que tu Fais.
Avec toute ma joie,
Géraldine Andrée
Si tu fais silence
comme jadis
pendant les prières
du dimanche,
tu entendras
les mille
notes
de la pluie,
lueurs
devenues
après
qu’elles se sont tues,
étoiler
la marche
ultime
de l’escalier
qui mène
au coeur
du silence
de la demeure
de ton enfance
où ton coeur
bat
encore…
Géraldine Andrée
Tous droits réservés@2018
J’aimerais écrire comme lorsque j’étais enfant, des phrases toutes simples, avec un sujet, un verbe, un complément.
Ainsi,
j’entends l’oiseau, je vois le soleil, je suis mon chemin, je touche les écorces, je goûte le vent, j’apporte mes fleurs.
Ou encore, j’aimerais inscrire sur une vaste page, cette phrase unique :
Je respire.
J’aimerais dire en peu de mots
que chaque instant
est suffisant
pour nous faire grandir.
Géraldine Andrée