En ces temps où tout est enclos,
j’ai une maison
où je peux reposer mon corps
et en son coeur,
une autre maison
où je peux déposer
mes plus tristes et mes plus joyeuses pensées :
mon cahier.
Je redoute l’heure
où il me faudra affronter le dehors,
réadapter mon corps
au rythme des exigences sociales.
Mais qu’importe !
Je sais que quoi qu’il arrive,
j’ai une maison
faite de papier léger
qui résiste
à toutes les tempêtes
que le temps
peut m’envoyer
et qui m’abrite
en pleine nuit
dans sa blanche lumière :
mon cahier.
Géraldine Andrée